Les objectifs de véhicules électriques vont coûter des milliards aux fabricants automobiles britanniques

Les exigences de production de véhicules électriques imposées par le mandat britannique se traduisent par des enjeux financiers colossaux. La nécessité d’atteindre des quotas stricts de véhicules à zéro émission d’ici 2030 incite les constructeurs à revoir leurs stratégies. L’industrie auto anglaise, jadis florissante, se trouve confrontée à des défis inédits engendrés par une demande du marché insuffisante.

De vastes sommes d’argent, estimées à plusieurs milliards, devront être investies dans le développement de nouvelles technologies et de modèles adaptés. Le manque d’infrastructures de recharge et un climat économique incertain exacerbent la situation. Les coûts de conformité pourraient atteindre des niveaux sans précédent, menaçant ainsi la viabilité de nombreuses entreprises, autrefois reconnues pour leur robustesse.

D’un point de vue global, les enjeux géopolitiques et les fluctuations des ressources pénalisent davantage le secteur, induisant une pression exacerbée sur les fabricants. La montée des taux d’intérêt et la hausse des coûts des matières premières fragilisent la situation économique, tandis que des révisions opportunes de régulations sont devenues indispensables pour accompagner cette transition.

Les attentes du gouvernement et les pressions du marché soulignent l’urgence d’une réponse adaptée. Les dirigeants de l’industrie appellent à une réévaluation immédiate des objectifs fixés, conscients que la pérennité du secteur dépend d’une approche équilibrée face à cette transition vers une mobilité durable.

Aperçu

  • Le mandat britannique impose des objectifs stricts de ventes de véhicules électriques (VE).
  • Les fabricants doivent produire 80 % de voitures et 70 % de fourgonnettes à zéro émission d’ici 2030.
  • Pour atteindre ces objectifs, l’industrie automobile devra investir des milliards d’euros.
  • Une compliance bill de presque 6 milliards de livres est anticipée pour 2024.
  • En 2024, seulement 18,7 % des nouvelles voitures devraient être des VE, contre un objectif de 22 %.
  • La confiance du marché est affectée par des coûts élevés et une demande faible.
  • Des subventions de 4 milliards de livres ont été utilisées pour encourager les ventes de VE.
  • La technologie des batteries a progressé pour réduire les craintes des consommateurs.
  • Des tensions géopolitiques et incertitudes économiques pèsent sur le marché automobile.
  • Le secteur craint que des retraits des marques impactent leur présence au Royaume-Uni.

Les défis financiers des objectifs de véhicules électriques

Le secteur automobile britannique s’engage dans une transition vers les véhicules électriques (VE) avec des objectifs ambitieux. Malgré un investissement massif, les fabricants font face à un climat économique incertain. En conséquence, l’industrie automobile britannique appelle à une intervention gouvernementale pour protéger le marché et faciliter la transition vers des véhicules à zéro émission.

Le mandat britannique sur les véhicules zéro émission

Depuis janvier 2024, le mandat de véhicule zéro émission (ZEV) impose aux constructeurs d’atteindre une certaine proportion de ventes de véhicules à zéro émission chaque année, jusqu’en 2030. D’ici 2030, 80 % des nouvelles voitures et 70 % des nouvelles camionnettes vendues au Royaume-Uni doivent être des véhicules à zéro émission. Ce chiffre doit atteindre 100 % d’ici 2035.

Investissements et innovations

À ce jour, les fabricants ont investi des milliards d’euros dans le développement de plus de 125 modèles de voitures à zéro émission et de plus de 30 camionnettes. Des progrès notables ont également été réalisés dans la technologie des batteries, répondant ainsi aux craintes des consommateurs concernant l’autonomie des véhicules. Toutefois, la demande du marché ne répond pas aux ambitions des fabricants.

Les obstacles économiques

Selon la Society of Motor Manufacturers and Traders (SMMT), les hypothèses initiales sur lesquelles repose le mandat ne se sont pas réalisées. La demande du marché s’est révélée insuffisante face aux prévisions, les taux d’intérêt élevés et les coûts des matières premières et de l’énergie persistent à créer un climat économique menaçant. La confiance mondiale est également altérée par les tensions géopolitiques.

Projections de ventes décevantes

Lorsque le mandat a été lancé, l’industrie anticipait 457 000 immatriculations de voitures électriques en 2024, représentant 23,3 % de l’ensemble des nouvelles immatriculations. Cependant, les dernières estimations montrent une tendance décevante avec 94 000 immatriculations en moins, totalisant 363 000 et n’atteignant que 18,7 % de part de marché. La situation se révèle encore plus alarmante pour les camionnettes, où les prévisions pour 2024 sont désormais à moitié réduites, avec seulement 20 000 unités attendues.

Coûts de conformité et défis financiers

Pour attirer l’intérêt envers les véhicules électriques, les fabricants ont injecté environ 4 milliards de livres sterling dans des subventions. Malgré ces efforts, l’industrie semble prête à manquer l’objectif de 22 % de part de marché des véhicules électriques exigé par le mandat. Cela pourrait engendrer une facture de conformité s’élevant à 1,8 milliard de livres sterling pour les personnes ne respectant pas leurs cibles pour les voitures.

Impact du climat économique sur l’industrie

La SMMT prédit que le coût total de la conformité atteint près de 6 milliards de livres sterling en 2024, avec une augmentation prévue pour 2025. Les coupes de production globales, causées par la faiblesse de la demande pour les véhicules électriques, pourraient inciter certains fabricants à se retirer du marché britannique, remettant en question l’attrait du Royaume-Uni pour les investissements dans la fabrication.

Appel à l’action pour un cadre réglementaire efficace

Le PDG de la SMMT, Mike Hawes, exprime l’urgence d’une révision des règlements encadrant l’industrie. Les engagements de transition vers les véhicules zéro émission doivent être accompagnés d’un cadre propice à la réussite, comportant des incitations et des objectifs réalistes. Une telle adaptation est vitale pour maintenir la rentabilité et la viabilité au sein du secteur, qui se trouve en péril, affectant directement l’emploi.

Réactions aux enjeux sectoriels

Face à ces défis, Stellantis envisage de fermer son usine de véhicules à Luton, consolidant les opérations au sein de son usine d’Ellesmere Port. Cette décision, selon Stellantis, s’inscrit dans le cadre du mandat ZEV britannique. Le secteur automobile britannique subit de fortes pressions, incitant les acteurs à travailler de concert pour réévaluer les règles sur les véhicules électriques.

Des commentateurs du secteur soulignent que sans un soutien gouvernemental significatif, les objectifs de transition vers les véhicules électriques pourraient mener à des défis financiers insurmontables pour l’industrie automobile britannique.

Coûts des objectifs de véhicules électriques pour les fabricants britanniques

Critères Détails
Investissement total Des milliards d’euros requis pour la transition vers les véhicules électriques.
Objectif 2024 Prévision de 22% de ventes de véhicules électriques en 2024.
Coût de non-conformité Potentiel de facturation de 1,8 milliard de livres pour non-atteinte des cibles.
Mandat ZEV 80% des voitures neuves zéro émission d’ici 2030.
Demande du marché Demande de véhicules électriques en forte baisse avec 94,000 unités en retard.
Subventions 4 milliards de livres subventionnées pour encourager les ventes de VE.
Pressions économiques Coûts élevés des matières premières et incertitudes géopolitiques.
Conséquences d’un échec Risques de retrait des marques du marché britannique en cas de non-conformité.