Une onde de choc traverse le secteur de la location automobile avec l’annonce des résultats financiers décevants de Hertz. Ce géant, jadis venerable, se retrouve aux prises avec des choix stratégiques controversés concernant les véhicules électriques. La société enregistre une perte nette vertigineuse, exacerbée par des investissements mal ciblés dans un marché en pleine mutation.
La dépréciation des actifs, particulièrement marquée dans le domaine des électromobiles, met en lumière des enjeux ignés par une transition accélérée et parfois désordonnée. La perte de confiance des investisseurs se traduit désormais par une diminution de la valeur de l’entreprise, après une série de quatrièmes trimestres consécutifs de pertes. Ce bouleversement déclenche une crise de gouvernance, remettant en question la viabilité du modèle d’affaires de Hertz.
Ce portrait alarmant de la société révèle des failles structurelles ainsi que des décisions impulsives. La stratégie rigide face à la dynamique des nouvelles technologies nécessite un ajustement immédiat pour éviter un déclin irrémédiable. La difficulté à intégrer les véhicules électriques, conjuguée à une gestion des coûts inefficace, soulève des questions essentielles sur l’avenir de la marque dans un secteur automobile en mutation rapide.
Faits saillants
- Hertz a enregistré une perte nette de 1,3 milliard de dollars au troisième trimestre 2024.
- Le chiffre d’affaires a diminué de 5%, atteignant 2,6 milliards de dollars par rapport à l’année précédente.
- La perte s’explique par une dépréciation accrue des véhicules, atteignant 937 millions de dollars, soit une hausse de 89% par rapport à l’année précédente.
- Chaque véhicule de la flotte coûte 537 dollars par mois en dépréciation, une pression financière considérable.
- La société a effectué une amortissement des actifs non monétaires de 1 milliard de dollars liée à la valeur résiduelle de sa flotte.
- Hertz a révisé son objectif initial de convertir 25% de sa flotte en véhicules électriques (EV) d’ici fin 2024.
- La stratégie actuelle privilégie le remplacement des véhicules électriques coûteux par des options plus rentables.
- Hertz prévoit de normaliser la dépréciation en dessous de 300 dollars par véhicule d’ici fin 2025.
- Le volume de jours de transaction a reculé de 4%, indiquant une concentration sur des canaux plus rentables.
- Malgré les pertes, la société dispose d’une liquidité de 1,6 milliard de dollars, assurant un tampon financier pour sa transformation.
Hertz face à des résultats financiers décevants
Hertz Global Holdings a annoncé des résultats financiers décevants pour le troisième trimestre de l’année 2024. Les revenus ont chuté à *2,6 milliards de dollars*, marquant une diminution de *5 %* par rapport à l’année précédente. Cette annonce représente la quatrième perte consécutive de la société, avec une perte nette selon les normes GAAP évaluée à *1,3 milliard de dollars*, soit une marge négative de *52 %*. Un facteur majeur à l’origine de ces difficultés financières réside dans un amortissement des actifs de *1 milliard de dollars* en raison de la dépréciation accrue des valeurs résiduelles de la flotte.
La dépréciation des véhicules : un défi majeur
Le secteur des véhicules de location de Hertz se heurte à la dépréciation rapide des actifs. La dépréciation totale a atteint *937 millions de dollars* au cours du trimestre, enregistrant une hausse de *89 %* par rapport à l’année précédente. Le coût associé à la dépréciation par véhicule s’est établi à *537 dollars* par mois, entraînant des contraintes financières considérables. Ce surcroît de coût est principalement attribuable à l’investissement antérieur de la société dans des *véhicules électriques (EV)*, notamment des modèles de *Tesla*, dont les valeurs sur le marché secondaire ont connu une dégringolade.
Un changement de cap stratégique
Face à la pression économique, Hertz a décidé de réévaluer ses ambitions liées aux véhicules électriques. Initialement, l’entreprise s’était engagée à convertir *25 %* de sa flotte en véhicules électriques d’ici fin 2024. Toutefois, la dépréciation marquée des EV a contraint Hertz à revoir ces ambitions, adaptant ainsi sa stratégie pour se concentrer sur des options de location plus rentables.
Stratégie de rotation de la flotte
Pour atténuer les effets de ces pertes, Hertz met en place une stratégie de rotation de la flotte. Ce processus vise à remplacer des véhicules électriques, présentant des coûts d’exploitation élevés, par des modèles plus rentables. L’objectif de cette initiative est de réduire la dépréciation et d’optimiser la rentabilité d’ici la fin de l’année 2025. Hertz espère ainsi stabiliser la dépréciation et la ramener en dessous de *300 dollars* par mois et par véhicule.
Impact opérationnel et liquidité
Les indicateurs opérationnels montrent un déclin notable avec un nombre de jours de transaction qui a diminué de *4 %* sur un an, atteignant *41,3 millions*. La capacité d’utilisation des véhicules a subi une légère baisse, se chiffrant à *82 %* pour le segment américain et restant stable à *80 %* pour le segment international. Malgré ces défis, Hertz a enregistré une liquidité d’entreprise solide de *1,6 milliard de dollars*, favorisée par un flux de trésorerie d’exploitation de *894 millions de dollars* au cours du trimestre. Cette position de liquidité est cruciale pour soutenir la société en période de transformation.
Regain de rentabilité à l’horizon ?
La capacité de Hertz à rationaliser ses coûts, stabiliser la dépréciation et optimiser la composition de sa flotte sera déterminante pour un futur retour à la rentabilité. En adaptant son modèle économique, la multinationale pourrait potentiellement influencer les acteurs du marché du *transport automobile* ainsi que les choix des consommateurs concernant les services de location de véhicules. Les ajustements de la stratégie d’Hertz permettront d’anticiper les tendances et de répondre à un environnement économique en constante évolution.
Analyse des Performances de Hertz au T3 2024
Aspect | Informations |
Chiffre d’Affaires | 2,6 milliards de dollars, en baisse de 5% par rapport à l’année précédente. |
Perte Nette | 1,3 milliard de dollars, avec une marge négative de 52%. |
Impact Non-Cash | 1 milliard de dollars en charges d’amortissement d’actifs liées à la dépréciation. |
Dépréciation des Véhicules | 937 millions de dollars, augmentant de 89% par rapport à l’année précédente. |
Dépenses par Unité (DPU) | 537 dollars par mois, soulignant la pression financière. |
Stratégie d’Ajustement | Rotation de flotte, remplaçant les VE par des options plus rentables. |
Liquidité | 1,6 milliard de dollars, soutenue par 894 millions de dollars de flux de trésorerie d’exploitation. |
Utilisation des Véhicules | 82% pour l’Amérique, 80% pour l’International, légèrement en baisse. |
Nombre de Véhicules Louables | 550,074 unités, une baisse de 2% dans le cadre de la realignment. |